Au moment où j’écris ces lignes, une nouvelle escalade de la guerre a lieu au Proche-Orient. Netanyahou et Trump, tous deux confrontés à de graves accusations, devaient en effet d’une manière ou d’une autre redorer leur blason, quoi qu’il en coûte (à l’humanité). Et le chef d’État iranien réagit – entre autres – par une répression encore plus forte dans son propre pays. Nous ne savons pas encore comment les choses vont évoluer.
Mais je voulais plutôt citer quelques exemples positifs d’initiatives anti-guerre et de résistance. En plus de la flottille de la paix, dont de nombreux médias ont parlé, d’autres initiatives ont été prises pour stopper l’extermination de la population palestinienne à Gaza et en Cisjordanie.
Contre les armes Le mercredi 4 juin, les dockers du port de Marseille/Fos-sur-Mer ont refusé de charger 14 tonnes de pièces de mitrailleuses, fabriquées par l’entreprise d’armement française Eurolinks, sur un navire à destination de Haïfa. Le lendemain, ils ont constaté que deux autres conteneurs, cette fois remplis de tubes de canons fabriqués par les entreprises françaises Aubert et Duval, devaient être chargés sur le même navire. Les dockers ont également bloqué leur chargement, expliquant qu’ils ne voulaient pas se rendre «complices de massacres». «Nous sommes pour la paix entre les peuples. Nous sommes contre toutes les guerres». Le navire a dû partir sans le matériel de guerre.
Un groupe de dockers génois, «convaincus que la lutte contre le trafic d’armes dans les ports ne peut être gagnée que par des actes», a ensuite annoncé qu’il paralyserait l’activité du port italien de Gênes le vendredi suivant à 15 heures. Et dans la partie orientale de l’Europe: quelques mois avant qu’un jeune homme de 21 ans ne tue neuf jeunes ainsi qu’une enseignante dans son ancien lycée de la ville autrichienne de Graz – un acte terrible qui a endeuillé toute l’Autriche et soulevé de très nombreuses questions – l’enseignement du tir devient obligatoire dans les lycées polonais. Argument du gouvernement polonais: «Se prémunir contre une attaque russe». Mais la majorité de la population interrogée n’est pas d’accord avec cette nouvelle loi. Des voix s’élèvent pour dire que les enfants de 14 ans ne devraient en principe pas avoir affaire à des armes. Il y a déjà eu trop de tragédies dans les écoles!
Marche pour Gaza La Ligue française des droits de l’homme, plusieurs associations et syndicats ont organisé du 15 au 23 juin une «Marche pour Gaza1» en dix étapes, de Paris à Bruxelles, en soutien à la population de Gaza. L’objectif était d’attirer l’attention sur le sort de la population de Gaza et d’exiger des mesures de la part des institutions européennes et des chefs d’État et de gouvernements. La marche est arrivée au siège du Conseil de l’Europe à Bruxelles à temps pour la réunion du Conseil des Affaires étrangères. Ce jour-là, il était prévu de discuter, entre autres, «des récents développements au Proche-Orient». Trois jours plus tard se tenait la réunion du Conseil européen, à laquelle participent les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne. La situation au Proche-Orient était également à l’ordre du jour. À l’heure où nous mettons sous presse, nous ne connaissons pas encore les résultats de cette réunion. Voici les revendications: «Stop au génocide, stop à l’annexion! Nous exigeons de l’Union européenne et de ses États membres:
- La suspension immédiate de l’accord d’association entre l’UE et l’État d’Israël
- L’arrêt immédiat de toute collaboration militaire et de toute fourniture d’armes à Israël
- La mise en œuvre de toutes les mesures permettant l’application de la résolution adoptée le 18 septembre 2024 par l’Assemblée générale des Nations unies afin d’obtenir la fin de l’occupation et de la colonisation, par des sanctions contre Israël
- Le respect par tous nos gouvernements des décisions de la Cour internationale de justice (CIJ) visant à mettre fin aux actions du gouvernement israélien qui participent des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide Dans toutes les langues de l’Union européenne, faisons entendre nos voix! L’Union européenne et ses États membres ont les moyens de faire respecter le droit international et les droits humains et, en agissant, de se démarquer et de s’opposer aux crimes en cours et à venir!»
La Hongrie et la marche des fiertés
Prévue le 28 juin en Hongrie, la marche des fiertés a été interdite par le gouvernement réactionnaire de cet État membre de l’UE, qui tente de réprimer l’événement traditionnel de la communauté LGBTIQ+ en invoquant la «protection de l’enfance». Un amendement constitutionnel adopté mi-juin par le gouvernement hongrois stipule qu’il n’y a que deux sexes – homme et femme – en Hongrie.
Le député socialiste autrichien Mario Lindner a alors commencé à organiser un voyage de solidarité à la Budapest Pride du 28 juin, «qui aura lieu malgré l’interdiction d’Orbán». David Stögmüller, membre des Verts, sera également de la partie. Lindner a critiqué la modification de la constitution comme étant «un nouveau point bas dans la lutte culturelle internationale contre les démocraties diversifiées et ouvertes». Les modifications constitutionnelles contraires aux droits humains sur le dos des personnes LGBTIQ+ «visent à détourner l’attention de l’échec économique de la voie autocratique d’Orbán et sont une terrible expression de la panique totale du petit Trump en herbe hongrois face à la baisse de sa cote de popularité et à une opposition de plus en plus populaire», a commenté le porte-parole du Parti social-démocrate autrichien (SPÖ) pour l’égalité de traitement et LGBTIQ+. Et Stögmüller: «Orbán montre de manière impressionnante qu’il ne se soucie pas des droits humains. Nous ne pouvons pas nous taire. Nous avons surtout besoin d’un soutien international pour tous ceux et celles qui font preuve de courage et défendent leurs droits en Hongrie».
Non, nous ne devons pas nous taire, ni ici, ni ailleurs, ni face à la folie guerrière et exterminatrice de ces assassins qui dirigent le monde et de leurs complices.
Constanze Warta, membre du FCE - France
- Voir (ou plutôt écouter!): «La marche Gaza de Paris à Bruxelles», sur Radio Zinzine http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=10442.