Chères lectrices, chers lecteurs,

Il s’en est fallu d’un cheveu, en Autriche, pour qu’un gouvernement d’extrême droite ne se mette en place, Herbert Kickl s’y est en effet comporté comme une petite copie de Donald Trump. Celui-ci, en revanche, qui n’a été élu que par 30% des électeur/trices, peut désormais réaliser pleinement ses idées. Censure de livres pour enfants qui parlent d’originalité, d’acceptation et de tolérance[1], disparition de certains mots tels que activisme, barrière, défenseur, BIPOC (pour «Black, Indigenous and People of Color»), équité, égalité, inclusion, femme, minorités, stéréotypes, traumatisme, des travaux scientifiques[2]...

Aux États-Unis, le «pays de la liberté», un refuge pour de nombreuses personnes avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, on prend aujourd’hui des mesures qui rappellent douloureusement les débuts du fascisme en Allemagne. En matière de politique étrangère, on se croirait davantage dans un cauchemar que dans la réalité. L’intention de vider Gaza bombardée de ses habitants et d’en faire un paradis touristique me laisse sans mots. Que Trump négocie avec Poutine l’avenir de l’Ukraine, en l’absence de ses représentant·es, est un affront à sa souveraineté étatique, ainsi qu’un terrible danger, renforçant le pouvoir de la Russie et, par conséquent, celui des extrêmes droites européennes et mondiales. La façon dont les projets des États-Unis risquent d’influencer les événements mondiaux est très inquiétante. Nous devons donc rester en alerte et nous opposer partout à ces évolutions.

Malgré tout, je vous souhaite un beau printemps réchauffant!

Constanze Warta

1. Miss Fraise, de Julianne Moore, raconte l’histoire d’une fillette qui apprend à accepter ses taches de rousseur. 18 ans après la parution du livre, le ministère américain de la défense l’a banni, ainsi que deux autres livres, dans les 160 écoles qu’il gère.
2. La National Science Foundation, censée soutenir financièrement la recherche scientifique américaine, a publié une note interne demandant aux chercheur.euses de supprimer certains termes de leurs travaux. Ce document a été mis à la disposition du «Washington Post» début février.