La politique agricole commune est obsolète. De crise alimentaire en crise alimentaire elle a montré ses dangereuses limites. Une nouvelle PAC, si elle voit le jour, ne pourra se contenter d’un simple toilettage du système qui permettrait à l’industrie alimentaire – moyennant quelques contrôles supplémentaires – de poursuivre la destruction de toute agriculture paysanne. Car il s’agit de cela, la mondialisation de l’économie encadrée par le FMI et l’OMC est une déclaration de guerre à la petite paysannerie de l’ensemble de la planète.
L’Europe, malgré quelques petits contentieux économiques avec les Etats-Unis, poursuit cette démarche de libéralisation complète de l’agriculture, au profit permanent de l’agro-industrie. Les bagarres, en cours ou à venir, tournent autour du contrôle des semences, de la labélisation du vivant, des OGM, de la résistance à la prévisible industrialisation du bio... En Espagne par exemple, 95% du bio est déjà destiné à l’exportation, on est très loin d’une agriculture de proximité...
L’élargissement de l’Union Européenne se fait avec la volonté affichée de faire disparaître la petite paysannerie dans les pays qui vont adhérer, sans se soucier de l’avenir des centaines de milliers de gens qui vont se retrouver sans rien...
Sur l’ensemble du continent, il est urgent de revendiquer l’existence d’une agriculture fermière, pouvant seule garantir la qualité des produits, la protection de l’environnement, la création d’emplois par le biais de nouvelles installations, seule dans le monde agricole à pouvoir dénoncer le traitement scandaleux réservé de plus en plus souvent aux travailleurs saisonniers...
L’association PaïsAlp – producteurs fermiers de Haute Provence – à laquelle participent des membres du Forum Civique Européen, a organisé une rencontre européenne sur le thème de l’agriculture fermière, les 31 janvier, 1 et 2 février à Forcalquier. Le but de cette rencontre est de revendiquer l’existence et la reconnaissance de l’agriculture fermière à l’échelle du continent. Les participants venaient de 18 pays européens, dont la Slovénie, la Tchéquie, la Hongrie, et la Pologne, futurs adhérents à l’UE.
Nous publierons une série de textes issus de cette rencontre; voici le premier qui présente l’agriculture paysanne en Autriche.
Bertrand Burollet; FCE