Le 11 novembre 2021, la pétition féministe européenne pour une reconnaissance des motifs spéciaux d’asile pour les femmes, les filles et les personnes LGBTIQA+* a été lancée. Les signatures sont recueillies dans tous les pays européens et en Suisse.
La violence sexuelle et sexiste (y compris la violence domestique, l’exploitation sexuelle, le mariage forcé, les mutilations génitales, la traite, les lois discriminatoires, le rejet, la privation d’enfants) pousse de nombreuses femmes, filles et personnes LGBTIQA+ à fuir leur pays et à de-mander l’asile en Europe. Ces personnes sont quasi systématiquement exposées à la violence et à l’exploitation tout au long de leur parcours migratoire: violence sexuelle par les trafiquants ou dans les camps de réfugié·es, exploitation sexuelle ou travail forcé et emprisonnement par les bandes de trafiquants dans les pays de transit. Mais elles sont aussi souvent menacées et exploitées dans les pays européens d’arrivée. En outre, elles sont confrontées à des procédures d’asile inadaptées et à un accueil indigne. Les procédures d’asile ne permettent pas d’identifier les survivant·es de violences sexistes ou les victimes de la traite des êtres humains; les structures d’hébergement sont inadéquates et les mesures de soutien font défaut. Leurs motifs spécifiques d’asile ne sont souvent pas reconnus, malgré les principes formulés dans plusieurs directives de l’UE et les clauses de la Convention d’Istanbul, qui reconnaissent la violence sexiste à l’égard des femmes comme une forme de persécution leur donnant droit à une protection internationale.
Plus de 30 organisations en Suisse et dans plusieurs pays européens ainsi que les personnalités suivantes ont signé la pétition (jusqu’au délai rédactionnel): Ariane Ascaride, artiste, écrivaine (F), Michèle Bernard, chanteuse (F), Robert Guédiguian, cinéaste (F), Malik Salemkour président de la Ligue des droits humains (F), Valérie Manteau, écrivaine (F), Pinar Selek, écrivaine (F), Nena Venetsanou, chanteuse, écrivaine, compositrice (Gr). Le 11 mai 2022, jour anniversaire de la signature de la Convention d’Istanbul (2011), nous voulons remettre les signatures collectées au Parlement européen. Veuillez lire et signer la pétition sur le site feministasylum.org et encourager vos ami·es et connaissances à en faire autant.
Constanze Warta, Rédactrice Archipel
- Le terme «femme» comprend toute personne qui s’identifie comme telle, quel que soit le sexe qui lui a été assigné à la naissance. Il en va de même pour le terme «fille», qui désigne une mi-neure. LGBTIQA+ comprend toutes les personnes qui s’identifient comme lesbiennes, gays, bi-sexuels, trans, intersexes, queers, asexuels (ou autres).