Souvenirs de la guerre d’Espagne
Depuis 2005, un feuilleton radiophonique parcourait les radios de France, de Belgique jusqu’au Québec. Il s’agissait de l’adaptation radiophonique des «Souvenirs de la Guerre d’Espagne» d’Antoine Gimenez. Aujourd’hui enfin, le manuscrit d’Antoine, augmenté d’un important appareil critique compilé par les «Giménélogues» est disponible sous forme de livre .
Réfugié italien en France, Antoine Gimenez travaillait en 1936 dans les champs de Catalogne. Il rejoignit Lérida dès le coup d’Etat des militaires en 1936 et s’enrôla comme milicien dans le Groupe International de la colonne Durruti qui partait sur le front d’Aragon.
Grâce à ses sept vies, il parvint à traverser toute la période qui va des premiers jours de la révolution, en juillet 1936, à la débâcle du front aragonais, en mars 1938, puis à la terrible retirada de février 1939.
Le rythme de l’écriture, l’alternance des tableaux, l’âpreté des combats, les moments de la collectivité villageoise, les scènes d’amour et les chaudes étreintes, les réflexions personnelles de l’auteur, les portraits de miliciens et de miliciennes racontent une réalité en plein chambardement.
Nous disposons là du premier document aussi complet portant sur la naissance et l’activité des colonnes anarchistes, et tout particulièrement de ces unités de francs-tireurs que l’on appelait alors les Fils de la Nuit.
Dans la seconde partie de l’ouvrage, les Giménologues, équipe de chercheurs réunie pour l’occasion, proposent un important appareil critique basé sur un travail de plusieurs années de recherche en archives, illustré de témoignages, de photos et de documents, pour la plupart inédits en France, et même en Espagne.
L’auteur
Antoine Gimenez, de son vrai nom Bruno Salvadori, est né en 1910 en Italie. Au tout début des années 1930, il se réfugie à Marseille. Il adopte une vie de trimardeur qui le mène en Espagne, où il fréquente les milieux subversifs de Barcelone. La police politique de Mussolini le suivant pas à pas, il décide «d’acquérir» une nouvelle identité: le personnage d’Antonio Gimenez apparaît ainsi en 1936. Réfugié à Marseille après la guerre, il y rédige, entre 1974 et 1976, ses «Souvenirs», qu’il communique à ses amis anarchistes peu avant sa mort en 1982.
Les Giménologues*
A l’instar de la plupart des protagonistes de la guerre d’Espagne, Antoine Gimenez garda pour lui les moments forts de son expérience espagnole. Puis un déclic se produisit en 1974 quand, pour satisfaire la curiosité de sa petite fille Viviane, il se lança, deux ans durant, dans l’écriture des «Souvenirs». Une fois le manuscrit achevé, Antoine le fit lire à ses proches, puis l’adressa à des éditeurs, sans succès, y compris dans le milieu libertaire. Quand il mourut en 1982, les «Souvenirs de la guerre d’Espagne» furent dupliqués à quelques exemplaires, dont l’un fut déposé au Centre International de Recherches sur l’Anarchisme de Marseille, jusqu’au jour où les Giménologues décidèrent d’en entreprendre eux-mêmes la publication. Ils se mirent au travail en cherchant à identifier les noms des principaux protagonistes du récit, à commencer par les membres du Groupe international de la colonne Durruti. La première publication fut radiophonique: un feuilleton de 20 épisodes d’environ une demie-heure chacun a été réalisé à Radio Zinzine et programmé par de nombreuses radios francophones. La première édition en tant que livre fut la traduction espagnole du manuscrit par les pepitos de calabaza. Une édition italienne est aujourd’hui en chantier.
Johannes Vogele - FCE France
«Les fils de la nuit & les Giménologues, souvenirs de la guerre d’Espagne», Edition les Giménologues & l’Insomniaque, 1er mars 2006, format: 14x21, 560 pages, couverture quadrichromie, isbn: 2-915694-14-1
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Le livre: 18 euros (port compris)
Le CD: 5 euros (port compris)
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