PALESTINE / ISRAEL: En finir avec le génocide en cours

de Standing together, 10 sept. 2025, publié à Archipel 350

Le 22 juillet 2025, des milliers d’Israéliens ont défilé à Tel Aviv pour réclamer la fin de la famine à Gaza, un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages. Cette «marche pour la farine» était organisée par l’organisation israélienne Standing Together.

Plus de 2,1 millions de personnes à Gaza, dont 900.000 enfants, sont aujourd’hui menacées de famine en raison du blocus imposé par Israël qui, selon l’ONU et de grandes ONG, limite considérablement l’aide humanitaire. Près de 500.000 personnes à Gaza souffrent déjà d’une famine extrême et sont menacées de mort. Les appels à la solidarité et à la prise de mesures pour mettre fin à cette catastrophe d’origine humaine se font de plus en plus pressants.

Depuis plusieurs semaines, des Palestinien·nes de Gaza qui tentent d’obtenir de l’aide alimentaire sont tué·es lors de distributions alimentaires. Selon les Nations unies, depuis fin mai 2025, plus de 1050 Palestinien·nes ont été tué·es par des tirs de snipers israéliens alors qu’iels tentaient de se rendre aux points de distribution de l’aide alimentaire dans l’enclave. La plupart de ces décès, dont beaucoup d’enfants, se sont produits à proximité des nouveaux centres d’aide contrôlés par Israël et ses alliés ou sur les routes menant aux convois humanitaires. Les témoignages sont unanimes: les tirs visent massivement les civil·es affamés qui viennent chercher de quoi survivre.

L’appel de Standing Together[1] À l’occasion de la marche, Standing Together a rédigé le texte suivant:

Chers ami·es, citoyen·nes israélien·nes, nous pouvons faire mieux, nous pouvons être meilleur·es. Nous ne devons pas seulement, nous pouvons rejeter l’inhumanité qui nous est imposée. Il est temps de prendre conscience d’un profond changement social, d’un tournant historique dans notre société. Nous ne sommes pas notre gouvernement!

Nous pouvons insister sur le droit à la vie, sur le droit des personnes qui vivent à nos côtés de ne pas mourir de nos mains, de ne pas être écrasées sous nos bottes, de ne pas être massacrées par nos soldats. Nous avons le pouvoir de décider de ne pas coopérer. (...) Ce qui se passe à Gaza, ce que nous faisons à Gaza (et dans une moindre mesure en Cisjordanie) n’est pas une question d’autodéfense, cela ne nous ramènera pas les otages et surtout, c’est inhumain.

Même après le 7 octobre, rien ne justifiait la vengeance. Les appels scandaleux des dirigeants à «raser Gaza» n’auraient pas dû avoir lieu, pas plus que les meurtres et les provocations de famines sans précédent au 21e siècle. Il faut garder à l’esprit que ce que nous faisons sur place à Gaza est la conséquence des déclarations de notre gouvernement, c’est-à-dire de la politique offiielle. Pendant trop longtemps, nous avons cru dans notre société que d’un côté, les politiciens ne faisaient que parler, et que de l’autre, l’armée menait sa propre barque. Mais non! L’armée mène une politique d’extermination dictée par le haut. Nos soldats, nos enfants, les jeunes de 18 ans, les réservistes, sont envoyés par le gouvernement pour détruire tout un pays, pour exterminer des populations. Il s’agit d’une politique explicite, clairement formulée, et il suffit d’écouter ce que dit notre gouvernement pour ne plus pouvoir le nier. Si nous ne nous réveillons pas maintenant, nous ne pourrons plus nous regarder dans le miroir. Nous sommes devenu·es une nation qui est sortie de la poussière et qui est maintenant en train d’enterrer une autre nation sous la poussière.

Si ce fait ne conduit pas à un mouvement de masse contre la campagne d’extermination et contre ce gouvernement, nous n’aurons plus de société. Non seulement en acceptant l’effacement de Gaza, mais aussi en raison des attaques du gouvernement contre la démocratie, les libertés, la liberté de pensée, l’économie et les minorités et communautés en Israël, il ne restera effectivement plus de société. Nous ne serons plus que des fossiles de nous-mêmes. Les gens peuvent justifier l’immoralité envers les autres en construisant un récit dans lequel ils se présentent comme des victimes. Si nous ne nous réveillons pas maintenant, les forces de la mort dans notre société dévoreront toutes les parties qu’elles n’ont pas encore dévorées. Nous n’avons plus beaucoup de chances, et il sera peut-être bientôt trop tard. Résister à la destruction n’est pas seulement dans l’intérêt évident des Palestinien·nes. Résister à la destruction ne signifie pas seulement être solidaire d’une nation (les Palestiniens) qui traverse l’un des moments les plus difficiles de ce siècle. S’opposer et refuser est également dans l’intérêt évident de notre peuple. C’est aussi la seule façon de nous sauver nous-mêmes.

Alors, levez-vous! Faites entendre votre voix! Participez aux manifestations. Criez, perturbez le quotidien! Ne laissez pas cette horreur continuer. Ça suffit. Cela dépend uniquement de vous et de nous.

  1. Repris de la page Facebook d’Alon-Lee Green, codirecteur national de Standing Together.