Pour Riace et pour son maire Domenico Lucano, toujours "en exil", les derniers mois n'ont pas été faciles. Les blessures infligées a cette petite communauté par le gouvernement italien de plus en plus ouvertement xénophobe et raciste, bien représenté par son ministre de l'lntérieur, personnage vulgaire et sinistre, auteur d'un décret "sécurité" à la limite de l'inconstitutionnalité, sont profondes et mettront du temps à cicatriser.
Mais le pari que Riace a lancé face à ce monde qui semble oublier le sens de valeurs telles que la solidarité et l'accueil, le pari de continuer à exister et a résister envers et contre tout, commence enfin à se concrétiser. Les solidarités nationales et internationales n'ont pas cessé un instant de se manifester pendant la tempête judiciaire qui s’est abattue sur ce petit bourg de Calabre et son maire, coupables d'avoir montré au monde entier qu'un accueil humain est possible et même souhaitable. Riace représente une brèche ouverte dans les murs de notre forteresse Europe qui nous permet de voir au-delà des mensonges médiatiques qui fomentent la peur de l'autre, l'exclusion et qui dressent des murs de plus en plus inaccessibles, entoures par des mers et des déserts de mort. Dans ce con- texte, le message "restons humains et accueillants" que Domenico Lucano ne cesse de crier, est un mes- sage qui a réussi à franchir toutes les frontières, en interpellant toute la partie du monde qui refuse de se plier à cette barbarie deshumanisante. Continuer à accueillir, en refusant les subventions et les financements d'un Etat raciste, seulement grâce a la solidarité, la reprise des petites activités artisanales et le développement d'un tourisme "solidaire" sur place, est le défi du maire soutenu, maintenant de façon officielle, par le Comité promoteur de la Fondation "E' stato il vento" ("ce fut le vent") qui a été présenté lors d'une conférence de presse le 12 janvier dernier à Caulonia, a 7 kilomètres de Riace. Le nom de la Fondation évoque le hasard des éléments qui, 20 ans en arrière, avaient fait échouer un bateau chargé de Kurdes sur les côtes du village, en changeant a jamais son destin. Un petit bourg dépeuplé par l'émigration massive et voue a disparaitre, devenu au fil des années le symbole de l'accueil et de l'ouverture.
Le reste de l'article manque. c'est juste un test (désolé, Claude)