Lisa Bosia Mirra, l’initiatrice de la Marche pour les droits et la dignité humaine et députée au Grand conseil du Tessin, a été condamnée fin septembre à une peine de 80 jours-amende plus une amende de 1.000 francs avec sursis pour avoir «facilité l’entrée irrégulière» en Suisse de réfugié·es mineur·es, considéré·es comme particulièrement vulnérables.
En février de cette année, elle et le prêtre Don Giusto de la Valle avaient reçu pour leur engagement humanitaire le Prix suisse des droits humains Alpes ouvertes de nos mains. Pour ce même «délit» reproché à Lisa Bosia Mirra, le paysan Cédric Herrou et l’instituteur Pierre-Alain Mannoni, dans le sud de la France (Vallée de la Roya), ont déjà été condamné·es à des peines d’emprisonnement de plusieurs mois avec sursis.
Le Père Mussie Zerai a récemment appris que le ministère public italien enquêtait sur lui pour sa «participation à l’immigration illégale». Il vit dans le canton de Soleure et s’occupe de la diaspora érythréenne en Suisse. Depuis longtemps déjà, il se sert d’un téléphone-alarme pour les réfugiés en Méditerranée. Quand ceux-ci se trouvent en danger en mer, il reçoit des appels désespérés. Il mobilise alors la garde côtière et les autorités, principalement en Italie. Grâce à lui, des milliers de personnes ont été sauvées de la noyade. L’instruction ouverte contre Zerai fait partie d’une campagne de diffamation menée par le gouvernement italien et l’UE contre les organisations humanitaires qui sauvent avec leurs propres bateaux des réfugié·es en Méditerranée. Elles sont soupçonnées de collaborer avec des passeurs – sans aucune preuve.
Les autorités cherchent à entraver, voire à empêcher le travail des organisations et personnes qui viennent en aide aux réfugié·es. Leur objectif est de «verrouiller» la Méditerranée et d’étendre la forteresse Europe jusqu’au continent africain. L’UE et la Suisse collaborent avec des dictatures et des seigneurs de guerre pour tenir les réfugié·es à distance.
Nous ne devons pas nous laisser intimider. Ces procédures ne sont pas uniquement dirigées contre celles et ceux qui viennent en aide aux réfugié·es, mais contre toutes les personnes sans défense en quête de protection chez nous.