Dans la nuit du 4 août, une bombe a explosé à Berne, lors d’un festival antifasciste. Le silence des médias dans les jours qui ont suivi a été retentissant. Pourtant, si on remplace «bombe fasciste dans un centre culturel» par «bombe d’Al Quaida dans un centre commercial» , on peut imaginer les mesures politico-sécuritaires et le battage médiatique qu’aurait provoqué l’événement. Nous relayons le communiqué des organisateurs du festival.
Du 2 au 5 août 2007 se déroulait le 2ème festival antifasciste à la Reitschule1 de Berne. Chaque soir, plus de 1.500 personnes avaient fait le déplacement, ce qui représente un très gros succès, en augmentation par rapport à la première édition.
Pourtant, le soir du 4 août, un peu avant minuit, alors qu’un concert se déroulait, un sac suspect a été découvert. Celui-ci avait été déposé au milieu de la foule, à côté de la table de mixage, en plein centre de la salle. Il a été évacué par une sortie de secours et déposé devant l’entrée où il n’a pas tardé à exploser.
C’est une chance que personne n’ait été blessé. Les conséquences de cet attentat auraient pu être catastrophiques si la bombe avait explosé à l’intérieur de la salle. Dans le sac se trouvait une bouteille remplie d’un liquide explosif relié à un détonateur.
La salle a été évacuée et le reste des concerts annulé. Grâce au calme de toutes les personnes concernées, l’évacuation a pu être effectuée sans mouvement de panique. La suite de la fête a pu se dérouler devant la Reitschule.
Des tentatives de meurtre de cette importance sont rares en Suisse. C’est pourtant la deuxième en une semaine. Le 1er août déjà, une bombe avait explosé sur la prairie du Grütli2 après les festivités. Les deux attaques ont été faites à l’aide d’un engin déclenché par un détonateur. Dans les deux cas, la volonté était de tuer et dans les deux cas des opposants politiques au nazisme étaient visés.
Il existe visiblement en Suisse des structures militantes nazies qui ont les compétences et la logistique nécessaires pour ce genre d’attentat. De tels événements montrent clairement de quoi les fascistes sont capables aujourd’hui. De tels actes ne doivent pas être passés sous silence ni même minimisés. Ce développement doit être dénoncé.
Plus jamais de fascisme!
Jadis centre d’apprentissage de l’équitation, ces locaux sont aujourd’hui un centre culturel et de rencontre autonome organisant de nombreux spectacles, représentations théâtrales, séances de cinéma, fêtes et bien plus. La Reitschule (ou Reithalle) a été occupée en octobre 1987 et l’est toujours aujourd’hui. (www.reitschule.ch)
Selon la légende, le Grütli (ou Rütli) est le lieu où les premiers Confédérés se sont réunis lors de leur conjuration contre les baillis autrichiens. Chaque année, une fête y est organisée le 1er août (fête nationale suisse).