QUESTIONS D'HIER ET DE DEMAIN: Utopies pirates

de Do or Die*, 21 mars 2011, publié à Archipel 186

Durant «l’Age d’Or» de la piraterie, entre le 17ème et le 18ème siècle, des équipages composés des premiers rebelles prolétariens, des exclus de la civilisation, pillèrent les voies maritimes entre l’Europe et l’Amérique. Ils opéraient depuis des enclaves terrestres, des ports libres, des «utopies pirates» situées sur des îles ou le long des côtes, hors de portée de toute civilisation. Depuis ces mini– anarchies – des «Zones d’Autonomie Temporaire» – ils lançaient des raids si fructueux qu’ils déclenchèrent une crise impériale, en s’attaquant aux échanges britanniques avec les colonies, paralysant ainsi le système d’exploitation globale, d’esclavage et de colonialisme naissant1. (1ère partie)

Nous pouvons aisément imaginer l’attraction qu’exerçait cette vie d’écumeur des mers n’ayant de compte à rendre à personne. La société euro-américaine des 17ème et 18ème siècles était celle du capitalisme en plein essor, de la guerre, de l’esclavage, de l’expulsion des paysans hors des communaux2; la famine et la misère côtoyaient une richesse inimaginable. L’Eglise dominait tous les aspects de l’existence et les femmes avaient peu de choix hormis l’esclavage marital. Vous pouviez être enrôlés de force dans la marine et y endurer des conditions bien pires que celles qui avaient cours à bord d’un bateau pirate: «Les conditions pour les marins ordinaires étaient à la fois dures et dangereuses – et la paye était faible. Les punitions infligées par les officiers incluaient les fers, la flagellation, le passage sous la quille – la victime étant tirée au moyen d’une corde d’un côté à l’autre du bateau. Le passage sous la coque était un châtiment qui s’avérait souvent fatal.»3 Comme l’a très bien fait remarqué le Dr Johnson: «Aucun homme ne sera marin s’il peut se débrouiller pour aller plutôt en prison; car être marin c’est être en prison avec le risque d’être noyé... En prison, un homme a plus d’espace, une meilleure nourriture, et communément, une meilleure compagnie.»4
En opposition à cela, les pirates créèrent un monde qui leur était propre, où ils avaient leur libre-arbitre – un monde de solidarité et de fraternité, où ils partageaient les risques et les gains de la vie en mer, prenaient collectivement les décisions et reprenaient leur vie en main, refusant aux marchands leur utilisation comme outil d’accumulation de richesses. D’ailleurs, Lord Vaughan, Gouverneur de la Jamaïque écrivait: «Ces Indes sont si vastes et riches, et ce genre de rapine si doux, que c’est l’une des choses les plus dures au monde que d’en sortir ceux qui en ont fait usage pendant si longtemps.»5

Emergence de la piraterie

L’ère de la piraterie euro-américaine est inaugurée par la découverte du Nouveau Monde et de l’énorme empire conquis par les Espagnols dans les Amériques. De nouvelles technologies permirent aux voyages en mer d’avoir plus de régularité et de précision, et les nouveaux empires émergeants n’étaient pas tant basés sur le contrôle des terres que sur celui des mers. Les Espagnols constituaient la superpuissance mondiale du 16ème siècle, mais ils ne restèrent pas très longtemps sans concurrence: Français, Hollandais, et Anglais tentèrent de les devancer dans la course à l’empire. Dans cette quête, ils ne se gênaient pas pour recourir à la piraterie et attaquer les Espagnols tant haïs, remplissant ainsi leurs coffres avec les richesses dont les Espagnols avaient dépouillé les Amérindiens. En temps de guerre, les raids étaient légitimés comme actes corsaires, mais le reste du temps il s’agissait purement et simplement de piraterie d’Etat (ou du moins d’une piraterie tolérée, voire même encouragée). Au cours du 17ème siècle, ces empires embryonnaires finirent par devancer les Espagnols et à s’établir. Grâce aux nouvelles technologies, la navigation n’était plus uniquement utilisée pour les produits de luxe, mais devint la base d’un réseau commercial international essentiel dans l’émergence et le développement du capitalisme. L’expansion massive du commerce maritime durant cette période créa également, et de fait, une population de marins – une nouvelle classe de salariés qui n’existait pas auparavant. Pour nombre d’entre eux, la piraterie paraissait être une alternative attractive aux dures réalités de la marine marchande ou de guerre.
Mais en même temps que les nouveaux empires – et plus particulièrement l’empire Britannique – se développèrent, l’attitude envers la piraterie évolua: «Le boucanier festoyeur ne convient pas aux marchands à la tête froide ni aux bureaucrates impériaux, dont le monde de bilans et de rapports qui sent le renfermé entre en conflit violent avec celui des pirates.» La classe dirigeante prit conscience du fait qu’un commerce stable, discipliné et réglementaire servait bien mieux les intérêts d’un pouvoir impérial mature que la piraterie. Ainsi la piraterie fut forcée d’évoluer entre la fin du 17ème et le début du 18ème siècles. Les pirates n’étaient plus des gentlemen-aventuriers subventionnés par l’Etat, comme Sir Francis Drake, mais des esclaves du salariat en fuite, des mutins, un mélange pluriethnique de prolétaires rebelles. Alors que la frontière entre activité commerciale légitime et piraterie était auparavant plutôt floue, les pirates réalisèrent vite qu’il leur restait très peu de leurs anciens amis et qu’ils étaient de plus en plus considérés comme des «brutes, et des prédateurs». Au fur et à mesure que la société dominante rejetait les pirates, ceux-ci devinrent aussi de plus en plus radicaux dans leur rejet de celle-ci. A partir de là, les vrais pirates étaient ceux qui rejetaient explicitement l’Etat et ses lois et se déclaraient en guerre ouverte contre celui-ci.
Les pirates étaient chassés loin des centres de pouvoir tandis que les colonies américaines, à l’origine hors du contrôle de l’Etat et relativement autonomes, étaient contraintes de rentrer dans le rang du commerce et de la gouvernance impériaux. C’est alors que se développa une spirale infernale de violence sans cesse croissante, alors que les attaques de l’Etat entraînaient la vengeance des pirates, ce qui mena à une terreur d’Etat plus grand encore6.

Un tas de fumier

Durant la seconde moitié du 17ème siècle, les Iles Caraïbes étaient un melting-pot d’immigrants rebelles et paupérisés venant du monde entier. Il y avait des milliers de déportés irlandais, de mendiants de Liverpool, de prisonniers royalistes écossais, de pirates pris en haute mer anglaise, de bandits de grands chemins pris aux frontières écossaises, de Huguenots et de Français en exil, de religieux dissidents, et de prisonniers capturés lors de divers soulèvements et complots contre le Roi.
Les mouvements révolutionnaires proto-anarchistes de la Guerre Civile de 1640 avaient été éradiqués et vaincus avant l’aube de la grande époque de la piraterie vers la fin du 17ème siècle, mais il est prouvé que des Diggers, des Ranters, des Muggletoniens, des Hommes de la Cinquième Monarchie7, etc. avaient fuit vers les Amériques et les Caraïbes où ils inspirèrent ou rejoignirent ces équipages pirates insurgés. En fait, un groupe de pirates s’établit à Madagascar à un endroit qu’ils nommèrent Ranter Bay8. Après la défaite des Levellers en 1649, John Lilburne proposa de mener ses fidèles vers les Antilles, si le gouvernement acceptait de payer la note. Il semble également que les Ranters et les Diggers durèrent plus longtemps aux Amériques qu’en Grande-Bretagne – on note la présence de Ranters à Long Island jusqu’en 1690.
Ceci n’est guère étonnant dans la mesure où les territoires du Nouveau Monde étaient utilisés par la Grande-Bretagne comme colonies pénitentiaires pour ses pauvres mécontents et rebelles. En 1655, la Barbade était décrite comme «un tas de fumier sur lequel l’Angleterre jette ses ordures». Parmi ces indésirables on trouvait forcément de nombreux radicaux – ceux qui avaient allumé la mèche de la révolution de 1640. «Perrot, le ranter barbu qui refusait d’ôter son chapeau devant le Tout-Puissant, se retrouva à la Barbade», comme beaucoup d’autres, tel l’intellectuel ranter, Joseph Salmon. Que les Caraïbes soient devenues un havre pour les radicaux ne passa pas inaperçu: en 1665, Samuel Highland suggéra au Parlement de ne pas condamner l’hérétique Quaker James Nayler à la déportation de peur qu’il n’infecte les autres immigrants. Il est clair qu’à cette époque, les nouvelles colonies Britanniques à l’Ouest étaient considérées comme un havre de relative liberté religieuse et politique, d’autant plus éloignées qu’elles étaient de la mainmise de la loi et de l’autorité9.
Avant que les marchands Européens ne découvrent le commerce d’esclaves africains et les possibilités commerciales du transport d’Africains vers les Caraïbes, des milliers d’Européens pauvres et issus de la classe ouvrière furent expédiés vers les nouvelles colonies comme apprentis domestiques – en fait une autre forme de commerce d’esclaves. La seule différence entre le commerce d’apprentis domestiques et celui d’esclaves africains était qu’en théorie, l’esclavage de ces immigrants n’était pas considéré comme éternel et héréditaire. Cependant, beaucoup d’entre eux furent escroqués, et leurs contrats prolongés indéfiniment de sorte qu’ils n’obtinrent jamais leur liberté. Les esclaves, qui étaient des investissements à vie, étaient souvent mieux traités que les apprentis domestiques10.
Néanmoins, les maîtres avaient beaucoup de difficultés à tenir leurs domestiques qui avaient tendance à adopter le mode de vie indigène et à fuir vers la liberté des myriades d’îles des Antilles, ou vers des parcelles isolées de côtes ou de jungle. Là, ils formaient souvent des petites bandes ou tribus autogérées de marginaux et de fuyards, imitant souvent les indigènes qui les avaient précédés. Ces hommes – marins et soldats, esclaves et apprentis domestiques – formèrent le terreau de la piraterie des Caraïbes qui émergea au 17ème siècle, conservant même en mer leur structure tribale égalitaire. Leur nombre grandissant et de plus en plus d’hommes se ralliant au drapeau rouge, leurs attaques contre les Espagnols devinrent plus audacieuses. Après un raid, ils rejoignaient des villes telle que Port Royal en Jamaïque, pour y dépenser tout leur argent dans une énorme fête où ils «couraient la gueuse», jouaient et buvaient avant de retourner à leur vie de chasseurs-cueilleurs dans des îles isolées11.
Il y avait aussi bien sûr jusqu’à 80.000 esclaves noirs qui travaillaient dans les plantations, enclins à de fréquentes et sanglantes révoltes, tout comme les quelques Indiens indigènes qui vivaient encore sur les îles. En 1649, une révolte d’esclaves à la Barbade coïncida avec le soulèvement de domestiques blancs. En 1665, suivant un modèle semblable, les Irlandais se joignirent aux Noirs dans la révolte. Il y eut des rébellions similaires aux Bermudes, à St Christophe et Montserrat, alors qu’en Jamaïque les rebelles Monmouthites déportés s’unirent aux Indiens en révolte. Ce salmigondis de dépossédés fut décrit en 1665 comme «du gibier de potence ou des individus séditieux, pourris avant l’heure, et au mieux paresseux et seulement bons pour les mines». Ce à quoi une dame colon d’Antigua ajouta «ce sont tous des sodomites». Voilà dans quel bouillonnement de troubles sociaux multiraciaux et de tensions nos Ranters, Diggers et Levellers déportés ou exilés volontaires sont probablement arrivés et à partir duquel la grande époque de la piraterie euro-américaine prit forme avec l’émergence des boucaniers dans les Caraïbes vers le milieu du 17ème siècle12.

Arrgh, Jim Lad!

L’écrasante majorité des pirates était constituée de marins qui choisissaient de rejoindre les pirates lorsque leurs bateaux étaient capturés. Néanmoins, un petit nombre d’entre eux étaient des mutins qui avaient collectivement pris le contrôle de leur bateau. «D’après le Jolly Roger de Patrick Pringle, le recrutement des pirates se faisait surtout chez les chômeurs, les esclaves en fuite, et les criminels déportés. La haute mer contribuait à une stabilisation instantanée des inégalités sociales.»
De nombreux pirates manifestaient un sens aigu de la conscience de classe; par exemple, un pirate du nom de Capitaine Bellamy tint ce discours au capitaine d’un navire marchand qu’il venait juste de capturer. Le capitaine du navire venait de décliner son invitation à rejoindre l’équipage pirate: «Je suis navré qu’ils ne vous laissent récupérer votre sloop, car je ne m’abaisserais pas à faire du tort à quiconque, lorsque cela n’est pas à mon avantage; maudit soit le sloop, nous devons le couler, d’autant qu’il pourrait vous être utile. Vous aussi, soyez maudit, vous n’êtes qu’un sournois godelureau, de même que tous ceux qui s’abaissent à être gouvernés par les lois que les riches ont créées pour leur propre sécurité, car ces couards n’ont aucun courage sinon celui de défendre ce qu’ils ont obtenu par leur filouterie; mais soyez maudit aussi: que soit maudite cette bande de vauriens rusés, et vous aussi, qui les servez, n’êtes qu’un ramassis de stupides poules mouillées. Ils nous calomnient, les fripouilles, alors qu’en fait ils ne diffèrent de nous que parce qu’ils volent le pauvre sous couvert de la loi, en vérité, et que nous pillons le riche sous la protection de notre seul courage; ne feriez-vous pas mieux de devenir l’un des nôtres, plutôt que de lécher le cul de ces scélérats pour avoir un travail?»
Lorsque le capitaine répondit que sa conscience ne lui permettait pas de violer les lois de Dieu et des hommes, le pirate Bellamy poursuivit:
«Vous êtes la conscience du mal, vaurien, soyez maudit, moi je suis un prince libre, et j’ai autant d’autorité pour faire la guerre au monde entier que celui qui a une flotte de cent navires sur mer, et une armée de 100.000 hommes sur terre; voici ce que me dit ma conscience mais que l’on ne peut discuter avec des morveux pleurnichards qui permettent à des supérieurs de leur botter le train à volonté d’un bout à l’autre du pont.»13
La piraterie était une stratégie dans un des premiers cycles de la lutte des classes dans l’Atlantique. Les marins recouraient aussi à la mutinerie et à la désertion et à d’autres tactiques pour survivre et résister à leur sort. Les pirates étaient probablement la section la plus internationale et militante du proto-prolétariat constituée par les marins du 17ème et du 18ème siècle. Il y avait par exemple, de sérieux fauteurs de troubles tels qu’Edward Buckmaster, un marin qui rejoignit l’équipage de Kidd en 1696, qui avait été arrêté et emprisonné à de nombreuses reprises pour agitation et sédition, ou Robert Culliford, qui mena nombre de mutineries, capturant le navire sur lequel il servait et le transformant en bateau pirate14.
En temps de guerre, avec les demandes de la marine, il y avait une grande pénurie de main-d’oeuvre qualifiée, et les marins pouvaient espérer des salaires relativement élevés. La fin des guerres, et plus particulièrement celle de la Reine Anne, qui s’acheva en 1713, mit un grand nombre de marins au chômage et provoqua une forte baisse des salaires. 40.000 hommes se retrouvèrent sans travail à la fin de la guerre – écumant les rues de ports tels que Bristol, Portsmouth et New York. En temps de guerre, les corsaires bénéficiaient de l’opportunité d’une liberté relative et d’une chance de s’enrichir. La fin de la guerre signifiait aussi la fin des courses et les ex-corsaires au chômage ne faisaient que s’ajouter à l’énorme surplus de main-d’oeuvre. La Guerre de la Reine Anne dura 11 ans et, en 1713, nombre de marins n’avaient sans doute rien connu d’autre que la guerre et le pillage des bateaux. On constatait fréquemment qu’à la fin des guerres, les corsaires devenaient pirates. La conjonction de milliers d’hommes entraînés et expérimentés dans la capture et le pillage des navires se retrouvant subitement sans travail et sommés d’accomplir des tâches de plus en plus dures et de moins en moins payées rendit la situation explosive – pour beaucoup la piraterie fut sans doute une des seules alternatives à la famine15.

* Collectif libertaire britannique qui publie la revue d’écologie radicale du même nom. Ce texte a été publié dans leur revue No 8 (2001). Traduction FTP, corrections Archipel. Pas de copyright. Pour en savoir plus: http://www.eco– action.org/dod/index.html

  1. Rediker, Op. Cit., p. 258; Hakim Bey - TAZ: Zone Autonome Temporaire (Paris, L’Eclat, 1997), voir aussi L’Art du Chaos (Paris, Nautilus, 2001).
  2. Ritchie, Op. Cit., pp. 65, 117-8.
  3. Ibid. pp. 42, 234.
  4. Par exemple, la Compagnie des Indes faillit être mise en déroute par les pirates dans les années 1690. Robert C. Ritchie - Captain Kidd and the War against the Pirates, pp. 128-34.
  5. L’enclosure act a permis l’appropriation privée des prés communaux et plus généralement des terres communales qui étaient auparavant mises en commun par les paysans et habitants. (Note Archipel)
  6. Larry Law - Misson and Libertalia (London, A Distribution / Dark Star Press, 1991), p. 6.
  7. Marcus B. Rediker - Beetween the Devil and the Deep Blue Sea: Merchant Seamen, Pirates and the Anglo-American Maine World 1700-1750, p. 258.
  8. Rediker, Op. Cit., p. 255; Ritchie, Op. Cit., p. 29, 142.
  9. Rediker, Op. Cit., p. 272 n52, 274 - «plus il y avait de pirates capturés et pendus, plus la cruauté des survivants était grande»; Ritchie, Op. Cit., p. 2.
  10. Des groupes de protestants radicaux: les Diggers (bêcheurs) tentèrent de réformer l’ordre social existant par un style de vie strictement agraire (refusant l’enclosure act), autonome et égalitaire; les Ranters (divagateurs) préconisaient un renversement des valeurs courantes, l’abolition de la propriété privée ainsi que du mariage; les Muggletoniens professaient un idéal égalitaire et étaient constitués d’une proportion élevée de femmes; quant aux Quinto Monarchistes, ils voulaient un gouvernement exclusivement composé de Saints, ce qui signifiait le renversement de la royauté et de la noblesse qui les avaient jusque-là opprimés. (Note Archipel)
  11. Rediker - Libertalia: The Pirate’s Utopia in David Cordingly (ed.) - Pirates, p. 123
  12. Christopher Hill - Radical Pirates? in Collected Essays, Vol. 3, pp. 162, 166– 9; Peter Lamborn Wilson - Le Masque de Caliban: L’Anarchie Spirituelle et le Sauvage dans l’Amérique Coloniale in Sakolsky and Koehnline (eds.) - Gone to Croatan: The Origins of North American Dropout Culture (New York / Edinburgh, Autonomedia / AK Press, 1993) p. 107; Ritchie, Op. Cit., p. 14-15.
  13. Jenifer G. Marx - Brethren of the Coast in Cordingly (ed.) - Pirates, pp. 47, 49, 50; Ritchie, Op. Cit., pp. 65, 211, 226.
  14. Richard Platt et Tina Chambers (photographe) - Pirate (London, Dorling Kindersley, 1995), pp. 20, 26-7; Ritchie, Op. Cit., p. 22-23.
  15. Hill, Op. Cit, pp. 169-170.