TURQUIE: Avec les migrants

de Nick Bell, FCE France, 14 juin 2011, publié à Archipel 186

Lors du Forum Social Européen en juillet à Istanbul, nous avons participé à plusieurs ateliers sur des questions liées aux migrations. A cette occasion, nous avons rencontré Clémence, une Française qui habite depuis six ans à Istanbul. Elle est membre active du Migrant Solidarity Network*, le réseau turc de solidarité avec les migrants. Cet entretien a été réalisé par Martina Widmer et Nicholas Bell le 4 juillet 2010 à Istanbul. Clémence: en France à l’Université, avec des groupes informels, nous avions fait des actions devant la Préfecture contre les expulsions de sans papiers. Donc j’étais déjà intéressée à la question; ce qui m’a surtout frappée en Turquie, c’est qu’il y a énormément d’Africains francophones, totalement invisibles, et que j’ai pu rencontrer.
La Turquie est un pays de transit par sa situation géographique, mais la frontière gréco-turque commence à être tellement contrôlée, tellement fermée, que de facto la Turquie devient un pays d’installation. Les gens n’ont pas vocation à s’installer, mais ils restent ici parce qu’ils sont bloqués, pris au piège, sans statut évidemment, dans des conditions assez effroyables, sans aucun espoir. Les gens en transit restent cinq ans, dix ans. A partir de dix ans ce n’est plus du transit, c’est de l’installation.
Les immigrés sont concentrés dans certains quartiers, d’une part à cause des conditions économiques, le prix du logement entre autres, d’autre part parce que les communautés se regroupent entre elles pour des questions de sécurité. Fascisme et racisme sont très présents ici, les attaques dans la rue sont très fréquentes. A Istanbul par exemple, les Africains restent dans le quartier d’Aksaray, vers Kumkapý où se trouve le centre de rétention, et aussi à Kurtuluº. Les Afghans sont dans un autre quartier à Zeytinburnu.

Archipel: Il faut ajouter qu’il y a en Turquie, depuis des décennies, une très forte migration interne due à l’exode rural, à la répression et aux guerres dans les régions à majorité kurde de l’est de l’Anatolie.
Il y a eu une énorme migration interne forcée en Turquie, surtout dans les années 1980-1990 lorsque des milliers de villages kurdes ont été brûlés et détruits par l’armée. De fait, de nombreux Kurdes habitent ces quartiers, et toutes ces communautés ont du mal à cohabiter.
On va vous dire que le racisme n’existe pas en Turquie, qu’on aime les Africains, ce sont des basketteurs, ils ont l’image du rappeur américain par exemple. Mais beaucoup de Turcs sont racistes parce qu’ils ne sont pas habitués à vivre avec des migrants. Déjà la migration interne pose énormément de problèmes, avec la violence et le racisme entre Turcs et Kurdes dans les villes de l’ouest du pays. Les migrants ne veulent pas être visibles, ils veulent passer en Europe, mais d’autre part ils ont peur. Moi je me souviens, il y a trois ans, je me promenais avec des jeunes congolais et des gens venaient leur toucher les cheveux, et des enfants touchaient leur peau et demandaient pourquoi elle était noire. Ca c’est plutôt la méconnaissance. Mais des fois ça se double de racisme.

En même temps, la Turquie est un pays qui, comme l’Espagne l’Italie ou la Grèce, a connu une très forte émigration. De nombreuses familles ont quelqu’un qui vit en Allemagne, en Belgique ou en France. Cette histoire de migrations fait partie de leur histoire. Ils n’arrivent pas à comprendre la situation des migrants aujourd’hui?
Le problème est que la question de l’immigration n’est pas du tout débattue en Turquie. Personne n’est au courant qu’une immigration arrive en Turquie pour tenter de passer en Europe, et personne ne sait ce qu’est un centre de rétention. Même le voisin qui habite en face ne sait pas ce que c’est – «les gens là-dedans sont des criminels, ils ont fait quelque chose et on les a arrêtés et mis en prison». Il y a une ignorance totale et certains concepts sont utilisés différemment en Turquie: par exemple, quand on parle de migrants, de göçmen, cela fait référence aux Turcs ethniques qui sont arrivés des Balkans, de Bulgarie, etc. Quand on parle des Africains, les Turcs disent kaçak, c’est-à-dire illégaux. On ne sait pas ce que ces gens font là, ce qu’ils veulent, et surtout pourquoi en Turquie. Ce n’est pas un pays riche, la situation y est difficile, l’incompréhension est totale.

La Turquie est candidate à l’adhésion à l’Union Européenne. Même s’il est peu probable que ça se passe prochainement, elle est quand même dans une phase de négociations assez intenses avec Bruxelles. Il y a beaucoup de pression par rapport au «contrôle des flux migratoires», comme on dit.
L’UE impose de très fortes pressions, d’une part pour que la Turquie contrôle ses frontières plus efficacement, d’autre part pour qu’elle devienne une sorte d’Etat tampon en raison de ses frontières avec l’Iran et l’Iraq: la plupart des réfugiés viennent d’Afghanistan, d’Iran et d’Iraq. Il y a d’énormes conflits ou tensions dans les pays frontaliers. L’UE met aussi une grande pression sur la réadmission de migrants en situation irrégulière en Europe. Jusqu’à présent, la Turquie a joué un jeu hypocrite en disant que si l’UE ne donne pas d’argent pour le contrôle des frontières, elle ne veut pas être la «poubelle» de l’UE qui se retrouve avec tous les migrants, ceux qui arrivent et ceux qu’elle doit reprendre.
Cependant, depuis quelque temps, la Turquie commence à afficher une plus grande volonté de coopération. Elle a repris les négociations sur l’accord de réadmission1. C’est un jeu politique dans le sens où finalement tout le monde arrive à s’entendre sur les questions migratoires alors que sur d’autres dossiers, ils n’arrivent pas à avancer, comme ceux de Chypre, des Droits de l’Homme, des prisons, de la question kurde...

Rappelons les frontières dont nous parlons. Il s’agit de deux frontières entre la Turquie et l’UE.
Il y a la frontière terrestre entre la Bulgarie, la Grèce et la Turquie. C’est une zone montagneuse où la frontière suit le cours de la rivière Evros. La deuxième frontière est la mer Egée avec toutes les Iles grecques à quelques kilomètres de la côte turque. Des îles comme Samos, Lesbos et Chios se trouvent à peine à 20 km de la côte. La mer Egée est très difficile à contrôler: il y a de petites îles partout. C’est une frontière problématique pour l’UE: ce n’est pas Ceuta et Melilla où il suffit de mettre des grillages, de fait, beaucoup de gens arrivent à passer par là.
La situation est extrêmement dramatique parce que c’est une frontière très policée, militarisée. Dans la zone d’Evros, la frontière est aussi militarisée à cause des tensions entre la Grèce et la Turquie. Quand l’armée turque est intervenue à Chypre, en réponse la Grèce a miné sa frontière. A l’origine ces mines ne visaient pas les migrants. On m’a dit que le déminage a commencé il y a quelques mois, mais beaucoup de migrants ont perdu la vie sur ces champs de mines en traversant les montagnes de nuit; il y a aussi des histoires de personnes dévorées par des loups. D’autres essaient de traverser la rivière à la nage et se noient. Dans la région de la mer Egée, les gens partent sur des petits bateaux pneumatiques, à 40 sur un bateau avec un petit moteur, pour tenter de passer de nuit sur les îles grecques. Il y a beaucoup d’accidents, de gens qui restent dans l’eau, il y a aussi les gardes-côtes grecs qui souvent confisquent les rames, le moteur du bateau, ou alors le crèvent, pour que les Turcs soient obligés de venir les récupérer.
J’ai entendu de nombreuses histoires de vedettes de gardes-côtes grecs qui tournent autour d’embarcations pour faire des vagues, beaucoup de personnes meurent en tombant à l’eau.
Bien sûr la surveillance de Frontex2 accroît encore le risque. Sa principale mission est d’intercepter les migrants aux frontières et de les renvoyer. Frontex participe aux expulsions par charter, aux contrôles en mer et à terre, ses agents sont armés et ils ont le droit de tirer s’ils se sentent en danger. Ils n’ont pas pour mission de sauver les migrants: leur principal but est d’assurer que ceux-ci n’atteignent pas l’UE.

Il faut dire qu’ils ont été efficaces en Méditerranée occidentale entre le Maroc, la Libye et le sud de l’Europe, et puis aussi vers les Iles Canaries. Cela a beaucoup réduit le nombre de migrants qui arrivent à passer – ce qui doit augmenter la pression dans la zone gréco-turque.
C’est pour cela que de plus en plus de migrants arrivent par Istanbul. Le passage par le Maroc est désormais quasiment impossible, les migrants s’installent maintenant au Maroc. C’est la même chose pour la Libye, et il est devenu très difficile de passer par Malte ou Lampedusa. Les flux migratoires se déplacent donc. J’ai rencontré des Africains noirs qui étaient au Maroc mais qui ont finalement fait le tour pour venir en Turquie lorsqu’ils ont compris qu’ils ne passeraient pas.

Jusqu’à présent, la Turquie a refusé de faire partie de Frontex, mais on peut observer des signes de changement…
La Turquie a toujours perçu Frontex comme une menace contre sa souveraineté nationale. Il y a eu des événements assez comiques: des avions de Frontex qui patrouillaient au-dessus de la mer Egée pour repérer des migrants ont reçu des messages des tours de contrôle turques, leur disant «vous êtes dans l’espace aérien turc, je vous prie de repartir dans votre espace». Les avions de Frontex ne voulaient pas partir et donc des avions turcs sont venus les escorter jusqu’à l’espace aérien grec.
Il semble qu'un accord de principe ait été signé cette année entre Frontex et les autorités turques, mais on n’a aucune information sur le sujet. J’ai essayé de contacter Frontex à plusieurs reprises pour savoir ce qui se passe en Turquie, et on ne m’a jamais répondu.

La Turquie est un pays où l’armée joue un rôle très important. Les frontières avec l’Iran et l’Irak sont extrêmement militarisées et le conflit avec le PKK est toujours à l'ordre du jour. L’UE voudrait que la Turquie crée une nouvelle force de police des frontières unique, mais l’armée ne veut pas perdre la maîtrise.
L’UE exige que la Turquie mette en place une agence non militaire unique de contrôle des frontières qui dépendrait du ministère de l’Intérieur. Actuellement, cinq autorités distinctes interviennent aux frontières: les gendarmes, les militaires, les gardes-côtes, les douanes et puis la police des étrangers, qui dépendent soit du ministère de l’Intérieur, soit de l’armée. La question de la gestion des frontières n’est pas simple, d’autant plus que l’armée n’est pas prête à abandonner son rôle.
En Turquie, l’armée perd progressivement son influence. L’AKP, le parti au pouvoir actuellement, de mouvance islamiste, tente de la neutraliser. Le scandale d’Ergenekon3, un coup d’Etat ultra-nationaliste qui allait se produire, a mené à l’arrestation de nombreux gradés. L’importance de l’armée décroît, mais elle a toujours une grande légitimité et vu la situation à l’Est, je ne pense pas que l’armée va perdre de son influence dans cette région. La tentative d’ouverture de la part du gouvernement sur la question kurde n’a pas abouti, mais c’était la première fois que cette question était discutée ainsi. Mais il y a trois semaines, les opérations ont repris dans l’Est, une bombe a explosé à Istanbul il y a deux semaines. Donc c’est reparti pour une période de tension et de crise.
La Turquie a accepté des programmes réguliers de formation pour ses gardes-côtes et sa police des frontières, ainsi que l’échange de compétences et d’informations. Un budget d’environ dix millions d’euros d’argent européen est destiné à la gestion des frontières.

Des réfugiés et migrants ont déjà été renvoyés vers la Turquie. Que font les autorités turques avec ces gens-là? Il y a des centres de détention, mais est-ce que les Turcs renvoient des Afghans et des Africains?
La Turquie a 35 accords de réadmission, signés ou en négociation, avec l’Afghanistan, la plupart des pays africains, le Pakistan et de nombreux pays asiatiques. Avec les pays d’Europe de l’Est, elle n’en a pas encore beaucoup. Une des conditions des négociations de l’accord de réadmission avec l’UE est que Bruxelles soutienne la Turquie dans ses négociations avec les «pays sources».
Aujourd’hui, la Turquie expulse beaucoup vers l’Afghanistan, l’Iran et l’Irak. C’est plus facile parce que ce sont des pays proches. Pour l’Irak et l’Iran, il suffit de mettre tout le monde dans un bus vers la frontière et de remettre les gens aux autorités de l’autre côté.
Par contre, la Turquie expulse peu vers l’Afrique. Jusqu’à maintenant, «si tu paies toi-même ton billet d’avion, on te renvoie, sinon, tu restes en détention». C’est pour ça que celle-ci peut s’éterniser. Quand les autorités en ont marre, que la personne est depuis deux ou trois ans dans le centre, ou si le centre est trop plein, ou s’il y a des révoltes, elles remettent un espèce de papier où il est écrit que tu dois sortir du pays sous trente jours, mais ce n’est pas un papier qui permet de passer une frontière. Donc ça ne sert à rien, c’est juste histoire de vider un peu le centre de rétention.
Cette année, il y a de nouvelles réformes. Les centres de rétention s’appelaient des «auberges de l’invité», un nom totalement déplacé. L’UE a accordé un énorme budget à la Turquie pour mettre en place sept centres de tri pour demandeurs d’asile. Il y aura un centre de tri et de rétention administrative, avec les parties ouvertes et fermées dans le même bâtiment, et où les demandeurs d’asile considérés comme non légitimes seront mis directement en détention. D’autres nouveaux centres d’expulsion vont aussi ouvrir.
Le système d’expulsion se fera de plus en plus «aux normes européennes», de manière beaucoup plus systématique.

J’ai aussi entendu dans l’atelier des histoires terribles de migrants jetés dans un fleuve à la frontière à l’est de la Turquie où ils ont tous disparu.
C’était à Silopi, une trentaine de personnes venant d’Irak avait été interceptées. La police turque a demandé aux autorités irakiennes de les réadmettre et les Irakiens ont accepté une quinzaine de personnes de nationalité irakienne. Comme les autorités turques ne savaient pas quoi faire des autres, elles les ont jetées dans le Tigre. Seule une partie des corps a été retrouvée; la nouvelle est arrivée jusqu’à Istanbul où elle est sortie dans la presse. Je suis certaine qu’il se passe des choses comme ça toutes les semaines, parce que ce sont des frontières tellement militarisées, un véritable no man’s land.

Depuis quand existe le réseau, Migrant Solidarity Network?
L’été dernier, a eu lieu une grande mobilisation en Turquie, avec différents mouvements sociaux de l’extrême gauche, contre la réunion de la Banque Mondiale et du FMI à Istanbul en octobre, sous le nom de «Résiste Istanbul». Des groupes de travail ont été formés sur les changements urbains, la gentrification4, les questions écologiques… et nous avons créé un groupe sur la question des migrations, contre les centres de détention, pour l’ouverture des frontières et la liberté de circulation. Après la fin du sommet, «Résiste Istanbul» s’est dissous, mais des groupes de travail ont perduré et c’est ainsi que nous sommes devenus le Migrant Solidarity Network.
Sur la mailing list, nous sommes environ 300 à Istanbul, dont une vingtaine participe régulièrement aux réunions et aux manifestations. Nous ne sommes pas une association mais un réseau. Notre but est de casser l’invisibilité autour de la question de l’immigration et d’amener cette question sur l’agenda de la gauche turque, dans les syndicats, les partis politiques et l’extrême gauche. Nous voulons rendre plus visible ce système de détention complètement arbitraire, où des gens peuvent rester enfermés un an, deux ans, parfois jusqu’à 5 ans pour des raisons de papiers, faire comprendre que les centres de rétention sont en fait des prisons, des centres d’expulsion. Personne n’est au courant qu’il s’y passe de graves violations des droits humains. Des rapports révèlent des cas de torture, des salles sans caméras. Nous demandons la fermeture pure et simple de tous ces centres de rétention.
Tant d’autres problèmes existent en Turquie que les gens ne font pas vraiment attention à ce qui s’y passe. La mer Egée est devenue un véritable cimetière. Dans les montagnes du côté de Van, à l’est de la Turquie, près de la frontière iranienne, des gens meurent presque tous les jours et personne ne le sait. C’est une des villes où on trouve une forte concentration de réfugiés et migrants d’Afghanistan et d’Iran.

Ce Forum vous a donné l’occasion de vous connecter avec des réseaux qui travaillent en Europe. Il y a un grand manque d’information sur les conséquences des guerres en Afghanistan et en Iraq où des troupes européennes sont présentes.
Un des aspects positifs de ce Forum Social est de pouvoir former des réseaux avec des activistes qui travaillent sur les mêmes sujets et de fixer des calendriers d’actions communs. Avec des activistes d’Allemagne, de France, d’Italie, de Grèce, nous avons mis en place le réseau sur les migrations du Forum Social. Nous avons organisé toute une série de débats très riches dans les séminaires. Nous avons pu expliquer la situation turque, qui est peu connue. Nous ne sommes pas partis de zéro sur la question migratoire, nous avions une base d’actions, de réflexions déjà menées auparavant. Nous en sommes sortis avec un calendrier d’actions très concrètes, et nous avons pu aussi agir ici. Nous avons manifesté devant le centre de rétention de Kumkapý où nous avons pu parler avec les migrants par les fenêtres, dans plusieurs langues.
Le seul point négatif est qu’avec notre manifestation devant Kumkapý à laquelle ont participé 150 personnes, la prochaine fois que nous y retournerons à quarante ou à trente, ça risque de se passer très mal pour nous. La police se vengera, mais bon on verra bien.

Pour finir, avez-vous des rendez-vous à annoncer pour les prochains mois?
Oui, déjà cet été5 à Samos et à Lesbos se tiendra un camp No Border grec avec des actions contre Frontex, suivi d'un autre camp No Border à Bruxelles fin septembre, et puis une action à Oujda au Maroc en octobre pour le 5ème anniversaire des événements de Ceuta et Melilla, avec une conférence et des manifestations devant le grillage de Melilla. En janvier, une Caravane ira de Bamako à Dakar, et arrivera pour le Forum Social Mondial. Là, le but est de protester contre l’externalisation du contrôle des frontières et de la gestion des flux migratoires de l’UE.
Avec les groupes turcs, nous essaierons de mettre en place des journées d’actions internationales sur la question des détentions. Nous essayons de faire des rapprochements avec des groupes et réseaux qui travaillent sur d’autres questions comme celle des changements climatiques, de la répression, de l’éducation… Donc de rechercher une convergence des luttes.

  1. La gentrification (de gentry, «petite noblesse» en anglais) est un concept inventé outre-Manche qui désigne une forme particulière d’embourgeoisement: il s’agit de l’arrivée d’une population au niveau social élevé dans un espace urbain populaire, au bâti dévalorisé, et de la réhabilitation de ses logements, investis par les nouveaux habitants.
  2. L’interview a été réalisé en juillet, avant donc les camps no border à Lesbos et Bruxelles.
  3. Convention entre deux Etats visant à contraindre l’un d’entre eux d’accepter de recevoir des personnes qui peuvent être, ou non, ses ressortissants, et qui viennent d’être expulsées par l’autre Etat.
  4. Frontex est l’agence de l’UE pour le contrôle des frontières dont l’objectif principal est la lutte contre l’immigration clandestine. Son siège est à Varsovie.
  5. Voir «Bras de fer avec les militaires», Archipel No184, juillet/août 2010.