Le mercredi 27 février, dans l’obscurité du petit matin – l’horloge de l’église venait de sonner cinq heures et demie – 50 policiers armés en tenue anti-émeute ont pénétré dans l’église Johanneskirche à Berne. Depuis un mois, cette église avait accordé l’hospitalité à un groupe de Sans-papiers. Ceux-ci avaient heureusement eu un pressentiment et dormaient ailleurs cette nuit-là. La police est venue avec une liste – un mandat d’arrêt – de huit étrangers sans papiers qui devaient être expulsés. Depuis cet acte brutal, les Sans-papiers de la région de Berne n’ont plus confiance dans l’asile des églises. Depuis, beaucoup d’entre eux ont disparu. Vers une vie incertaine, continuellement en fuite.
Le problème des Sans-papiers n’a pas été résolu au niveau politique. Le Conseil Fédéral et le Parlement n’ont rien fait pour trouver une solution. Même la «table-ronde» qui aurait donné à toutes les personnes concernées, directement ou indirectement, la possibilité de contribuer à une solution a été refusée par Madame Metzler. La plupart des Conseillers nationaux préfèrent repousser le problème. Les Sans-papiers n’ont pas un grand lobby derrière eux et n’offrent aucun siège dans un conseil d’administration. Le nouveau règlement introduit pour les cas graves n’apporte une solution qu’à moins d’un pour cent des 200 à 300.000 Sans-papiers concernés. Les 99% restants resteront sans droit, comme avant. L’économie a besoin d’eux.
Afin que les Sans-papiers puissent être en mesure de s’aider eux-mêmes, ils ont besoin de calme, de temps, d’un espace où ils puissent se rencontrer, avoir des échanges sur leur situation et réfléchir. Un endroit où, au moins pour un moment, ils puissent se sentir des hommes. Grâce à l’engagement de nombreux prêtres, pasteurs et membres des paroisses, l’asile dans les églises a été possible durant ces derniers mois. Depuis la descente policière de Berne, et le peu de protestations qui ont suivi, cette protection est menacée. Il faut une forte réaction. Ecrivez à la responsable de la police de Berne, Madame Dora Andres (Kramgasse 20, 3011 Berne, copie au FCE).