COURRIER de lecteurs:

09.05.2010, Veröffentlicht in Archipel 152

Madame, (...) Vos préoccupations sont également les miennes/nôtres et je peux vous assurer de ma sensibilité concernant la situation des travailleurs en Espagne du Sud et dans d’autres pays.

Cela a un effet concret sur ma vie par rapport au choix de la nourriture et la discussion respectivement le contact avec les responsables des grandes chaînes de distribution. Au cours de l’année dernière, je suis arrivé à contacter des responsables de quelques entreprises. Chez Coop par exemple, j’ai parlé avec Mme Anwander qui s’occupe de la politique économique et de la durabilité, chez Migros avec Mme Pilar Provenzano. Je n’ai jamais accepté des réponses superficielles quant à la responsabilité des entreprises pour leurs ouvrières et ouvriers; à plusieurs reprises, j’ai insisté sur la responsabilité des firmes. Pour être interlocuteur dans ces discussions, je me suis informé sur le BSCI1 et le Code of Conduct ainsi que le système EurepGAP2, j’ai passé beaucoup de temps avec discussions et lettres.

Lors des dernières années, ma préoccupation était de m’engager directement pour les socialement faibles au lieu de donner exclusivement une aide financière. J’ai réduit mes activités professionnelles petit à petit pour intensifier l’engagement décrit ci-dessus. J’ai aussi repris des thèmes que publie la Déclaration de Berne. (...)

La FCE est pour moi une voix importante, essentielle parmi les ONGs.(...)

Christian Hablützel

Forst, Suisse

  1. Business Social Compliance Initiative , convention sur des standards sociaux entre différentes entreprises

  2. EurepGAP – référentiel des bonnes pratiques agricoles sur les exploitations agricoles – a été créé en 1997 à l’initiative de la grande distribution, membre de « Euro-Retailer Produce Working Group » (EUREP). L’objectif était de définir des exigences et des procédures pour le développement de bonnes pratiques agricoles.

Bonjour,

(...) J’ai lu dans Archipel l’article concernant l’ouverture du local de Nijar et d’autres à la suite dans les deux derniers numéros. Si j’apprécie que vous fassiez connaître le sort de ces ouvriers agricoles et leur apportiez votre soutien, j’ai souvent du mal avec le ton du journal; par exemple: n’est-ce pas un délit de faciès que de parler d’un «colosse au front bas», délit que vous condamnez certainement comme moi. Je trouve par ailleurs décourageantes et parfois injustes vos accusations tout azimut. Encore une fois: oui, la production d’éthanol à grande échelle risque bien d’appauvrir les plus pauvres mais l’article est long, lourd et il faut arriver au bout de la deuxième partie pour trouver un petit astérisque indiquant une possibilité de réagir.

Dans «A la frontière algéro-maroccaine» je n’ai pas aimé la manière dont vous parlez du micro-crédit. Mon mari et moi faisons partie de Oikocredit, un organisme qui, depuis longtemps, octroie des crédits pour des projets de développement et contribue aux micro-crédits. Ce sont des projets formateurs, qui permettent à des gens de se prendre en charge, de s’organiser en coopératives pour mieux vivre dans leurs régions plutôt que d’aller croupir dans des bidonvilles ou de devenir les plus mal lotis des pays riches.

Vous êtes-vous posé la question de votre pouvoir à imposer les solutions radicales que proposent vos articles? Je me suis investie en son temps pour réclamer la remise de la dette des pays pauvres, avec la Déclaration de Berne et d’autres organisations, le résultat ne fut pas très concluant. J’ai aussi dénoncé bien des injustices mais je choisis aujourd’hui de moins revendiquer et dénoncer, d’écouter plus et de soutenir des projets concrets tenant compte de la complexité de la situation et d’une vision plurielle du monde.

Voilà, votre téléphone m’a permis de me définir et prendre une décision que je remettais depuis un certain temps, celle de renoncer à un journal que je n’apprécie plus guère.

Margrit Laesser

La Chaux-de-Fonds