RUSSIE: Vers une nouvelle "guerre froide"?

07.05.2010, Veröffentlicht in Archipel 148

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Une nouvelle guerre froide Est-Ouest? Les signaux d’alarme se multiplient. Le 10 février à Munich, Vladimir Poutine s’est permis de critiquer – modérément mais sans équivoque- «l’unilatéralisme» des Etats-Unis

Il n’y avait rien dans ce discours qui ne fut déjà pensé, discrètement, par maints dirigeants de l’Union européenne. On peut mesurer le chemin parcouru aux propos tenus au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, par le même Poutine, en faveur d’une «alliance stratégique Russie-Etats-Unis contre le terrorisme international» . Moscou donna alors son feu vert à l’installation de bases américaines en Asie centrale ex-soviétique. Le Kremlin a de quoi s’en mordre les doigts. L’élargissement à l’Est de l’OTAN, outre les Balkans et les régions baltes, s’annonce maintenant en Géorgie et en Ukraine. Objectif presque atteint dans le premier cas – l’ensemble de la Transcaucasie étant «perdu» pour Moscou, exception faite de l’Arménie – mais compromis en Ukraine, où la majorité de l’opinion (plus de 60%) se prononce contre l’adhésion à l’OTAN, la Crimée (position clé pour le contrôle de la mer Noire) étant d’ailleurs le théâtre d’un mouvement de protestation populaire contre les manœuvres américaines. Les positions de Moscou et Washington divergent sur l’Iran: la guerre que préparent les Etats-Unis (de concert avec Israël) est rejetée par la Russie, qui aide l’Iran dans son programme nucléaire civil, peut-être afin de mieux maîtriser l’éventuel développement militaire (la bombe atomique iranienne) que les Russes ont toutes raisons de redouter. Ce n’est évidemment pas par sympathies «islamistes», comme l’affirment des opposants russes à Poutine, pas plus que dans les contacts noués avec le Hamas palestinien, une façon pour la Russie de se replacer dans la diplomatie proche-orientale dont les USA et Israël ont tout fait pour l’écarter. Des livraisons d’armes à la Syrie et au Hezbollah sont également signalées par des sources occidentales et oppositionnelles russes, tendant à démontrer que Poutine jette de l’huile sur le feu.

Dernier épisode de cette confrontation rampante: l’annonce d’installation de bases de missiles anti-missiles US en Pologne et de radars en Tchéquie et Géorgie, sans consultation préalable de Moscou. Les Etats-Unis assurent que les «Etats voyous» sont les seuls visés, mais Moscou et Pékin se perçoivent comme les cibles de ces déploiements, ce que confirment à Washington divers «faucons», tel John McCain, candidat républicain à la présidence, qui ont clairement désigné ces deux pays comme les «menaces» de l’avenir pour l’Occident. La Russie annonce des répliques «asymétriques mais appropriées» . La course aux armements est relancée, dans un rapport de forces très inégal. Les budgets militaires US et russe sont à la hausse.

Une «nouvelle guerre froide»? Le terme n’est pas approprié au sens idéologique ancien: on n’en est plus à l’opposition de systèmes après 1917 ou de blocs politico-militaires de 1946 à 1991. Alors, simple «rivalité de puissances»? Plutôt. Mais avec cette particularité de la période historique: la débâcle de l’URSS, en 1991, a offert de formidables opportunités au bloc occidental triomphant. D’accès aux ressources, de nouveaux marchés de matières premières, de consommation, de capitaux et de cerveaux, de main-d’œuvre exploitable sur place ou à exporter. Un grand repartage des richesses s’est amorcé: entre classes et groupes d’intérêts au sein de la société post-soviétique, entre nouveaux Etats, entre puissances installées dans l’espace ex-soviétique (Russie) ou candidates à y exercer leurs influences (Etats-Unis, Union européenne, Chine, Turquie).

Les enjeux

Trois principaux enjeux mobilisent les acteurs.

  • D’abord la rente pétrolière, les ressources en hydrocarbures dont les experts américains ont souligné l’importance stratégique à venir, comme complément à celles du Proche-orient. Cet enjeu pétro-gazier s’inscrit dans une nouvelle division internationale du travail (DIT): les pays de l’ex-URSS y sont invités à jouer essentiellement le rôle de fournisseurs de matières premières et de «marchés émergents». Cette intégration de l’ex-URSS au système mondial peut être qualifiée de type prédateur. Partiellement contesté depuis que Poutine réplique dans la bataille des oléoducs et des gazoducs et négocie âprement les conditions d’accès à l’OMC. En reprenant le contrôle de son secteur pétrolier (10% fin 2002, près de 40% actuellement) et gazier (51% des parts de Gazprom), la Russie agit de la même façon que les autres pays producteurs de pétrole.

  • Le deuxième enjeu est politico-militaire: il s’agit d’encadrer la dite intégration, ou «mondialisation» au moyen d’institutions supranationales (FMI, OMC, OTAN) et de régimes de «bonne gouvernance». Les plus convenables seraient en principe «démocratiques et pluralistes», tels que les conçurent, par exemple, les artisans de la révolution démocratique en Russie (1991-92) et de la révolution orange en Ukraine (2004-05). Mais on voit que, si nécessaire, les puissances occidentales peuvent s’accommoder de violences politiques (en Russie: le bain de sang d’octobre 1993 et la première guerre de Tchétchénie), du régime musclé issu de la révolution de la rose en Géorgie (où des centaines d’opposants du mouvement anti-Soros ont été arrêtés début mars), des dictatures dans plusieurs pays d’Asie centrale, dont le Turkmenistan. L’objectif, explicité dans les théories géostratégiques, est avant tout d’empêcher que la Russie ne reconstitue une puissance influente, par exemple en aménageant autour d’elle l’«Espace économique commun» (Russie, Ukraine, Belarus, Kazakhstan) projeté à Moscou quelques mois avant la révolution orange. Vladimir Poutine a cependant été invité par le FMI et les économistes néolibéraux russes Egor Gaïdar et Andréi Illarionov, au début de la décennie 2000, à entreprendre en Russie une «expérience chilienne» à la Pinochet.

Ce qu’il refusa. Son orientation récente, vers plus d’autoritarisme, mais étatiste, ne va pas dans la direction néolibérale souhaitée.

  • Le troisième enjeu est culturel: la diffusion de la culture de masse occidentale, américanolâtre, de l’idéologie publicitaire et commerciale va de pair avec celle des idées du pluralisme démocratique, de l’anticommunisme radical, de la refonte des mentalités jugées trop collectivistes, communautaires et «serviles» de la population. Une propagande élitaire et occidentaliste n’a pas manqué de dénigrer et d’humilier la «masse grise». D’où l’esprit de revanche nationale dans l’air. La Russie, comme le reste de l’ex-URSS et de l’Europe orientale et bien d’autres régions est la proie de la déstabilisation des sociétés par les réformes marchandes «universalistes» et des réactions identitaires xénophobes. Les tentations nationalistes et fascisantes sont au rendez-vous.

Sur ces trois fronts, la politique de Vladimir Poutine, tout en poursuivant la libéralisation économique, s’écarte des normes prescrites à Washington, Londres ou Bruxelles. Il joue l’interventionnisme d’Etat et la politique de puissance dans les secteurs stratégiques, recentralise le pouvoir dans la traditionnelle enceinte du Kremlin, contrôle de plus près un paysage médiatique qui, toujours imprégné d’idéologie marchande, désormais teintée de nationalisme, doit faire allégeance au même Kremlin – une marge de critique étant laissée à une presse écrite «d’élite» libérale, d’ailleurs riche de moyens, d’idées et de talents. Mais intimidée par les actions meurtrières qui ont eu pour victimes, ces derniers mois, plusieurs journalistes.

«Révolutions colorées» et fondations américaines

Les auteurs de «Russie libérale»1 réfutent l’opinion russe selon laquelle «l’Occident critique la Russie parce qu’il a peur de son renforcement. Il lui faut une Russie faible et dépendante, et non forte et influente comme elle est en train de le redevenir». Au contraire, d’après eux, «l’Occident a plus que jamais besoin d’une Russie forte et stable, comme partenaire et dans l’idéal, comme alliée (…) C’est pourquoi, il a soutenu dès le début, les aspirations de Moscou à s’intégrer à la communauté internationale démocratique, en ce compris la coopération avec l’Otan» . Telle était la logique de MM. Gorbatchev, Eltsine et Poutine dans un premier temps. Puis est venue celle de la «politique de grande puissance» , un tournant qui s’est accéléré après les événements d’Ukraine en 2004.

«Poutine déclare la guerre (froide) à l’Occident» estime A. Illarionov. Tout comme Staline réagissant en 1946 au discours conciliant de Churchill à Fulton, Poutine se braque contre l’«offre d’amitié et de partenariat stratégique» de Richard Cheney le 4 mai 2006 à Vilnius.

Autres arguments du Kremlin réfutés: les Etats occidentaux financeraient (en Russie, en Ukraine, en Géorgie, etc.) des mouvements «qui servent leurs intérêts et non ceux de la démocratie». Les libéraux russes n’ont aucun complexe à demander l’assistance de Freedom House, NED, Carnegie2, Soros, Ford, etc. qui ont largement contribué à «enraciner la culture démocratique» dans la société civile, les médias, la recherche en histoire et, désormais, l’opposition active au pouvoir de Vladimir Poutine. Après tout, «le gouvernement et les oligarques proches du Kremlin arrosent eux aussi les ONG de leur choix» . Les poutiniens «ne peuvent comprendre que le système d’Etat occidental est d’essence démocratique alors que le système russe est autocratique» . Dès lors, s’agissant des ONG financées de l’extérieur, «les pays occidentaux n’ont jamais dissimulé le fait qu’ils envisagent de promouvoir la démocratie pour assurer leurs intérêts nationaux. Pour eux, c’est une seule et même chose. La démocratie, ce n’est pas seulement le meilleur moyen de développement mais une garantie de paix et un instrument de sécurité pour l’alliance démocratique des Etats» . Refuser cette démocratie-là, c’est en revenir au «rideau de fer». Il faut apprendre à vivre et à se concurrencer au sein d’un monde contemporain libre et ouvert. Et par exemple, très bientôt, au sein de l’OMC.

Très isolés dans la société, les opposants libéraux disposent encore d’une forte influence au sein de la presse d’élite, dans les journaux lus par les décideurs et les plus souvent cités ou traduits en Occident. Ils savent qu’en cas de déstabilisation politique et de discrédit du président Poutine sur la scène internationale (auquel contribuent les meurtres «politiques») et à fortiori en cas de retournement de conjoncture pétrolière, ils pourraient retrouver de l’audience au sein des milieux d’affaires. Ils peuvent aussi compter sur d’importants soutiens extérieurs. Et cependant, persuadé que la Russie «a cessé d’être un pays libre» , Andrei Illarionov, pressenti comme conseiller par le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, rejoindra aux Etats-Unis le Cato Institute, qui a classé la Russie au 102ème rang (sur 130) en matière de liberté économique, il est vrai devant le Zimbabwe et la Birmanie. Plus récemment, Freedom House a placé le régime russe au même niveau d’absence de démocratie que ceux de Corée du Nord et de Cuba. Quant à Reporters sans frontières, il met la liberté de la presse en Russie au niveau du régime soudanais. Le Kremlin a beau jeu de dire (et il est largement entendu sur ce point) qu’une véritable campagne russophobe déferle en Occident.

On voit se succéder les exils volontaires d’opposants et d’hommes d’affaires qui adoptent la posture des «dissidents» de jadis. Londres est devenue leur place forte. A proximité des paradis off shore britanniques, ainsi que de Gibraltar et Chypre, où pullulent les firmes russes fondées grâce à l’évasion des capitaux – de 800 à 1000 milliards de dollars en une petite décennie.

L’establishment libéral d’opposition, très lié aux oligarques, refuse cependant de se joindre aux opposants plus radicaux, que nous avions évoqués dans un précédent article d’Archipel: Garry Kasparov, son Front Civique Uni (OGF) et son «Autre Russie», où se retrouvent désormais des néolibéraux (Kassianov, Satarov), les ONG des Droits de l’Homme (Alexeieva), des nationaux-bolchéviques (Limonov), des staliniens (Anpilov), des militants d’extrême gauche et des écologistes.

Leurs manifestations se succèdent, en faveur d’une «Russie sans Poutine». Elles se heurtent à des déploiements policiers démesurés dont la raison n’est pas évidente: est-ce la «peur de la révolution» comme l’assurent certains opposants, ou plutôt le désir de l’aile dure du pouvoir pour générer un climat propice à une dictature?

Pour dissiper toute équivoque, précisons que les animateurs et financiers des oppositions ne contestent aucunement «le système», capitaliste et oligarchique, mais bien sa régulation par l’Etat qu’ils s’étaient employés, dans les années 90, à démanteler et à dégager de la sphère sociale. Leur «défense des libertés» face à un Kremlin menaçant accepte rétrospectivement les violations de ces mêmes libertés (massacre de 1993, fraudes électorales massives, dictature oligarchique dans les médias) avant que Poutine ne vienne au pouvoir. Les «droits de l’Homme» dont ils se réclament ne concernent pas les dizaines de millions d’hommes (et de femmes) jetés dans la misère par «les réformes» des années 90: focalisés sur les droits individuels des opposants ou des journalistes, ils n’incluent pas les «droits économiques et sociaux» proclamés par la Déclaration universelle de 1948 et parfaitement inapplicables dans le contexte des «libertés marchandes». L’opposition, comme le pouvoir, reconnaît la priorité au droit de propriété et ne songe nullement à remettre en question l’impôt unique de 13% sur le revenu – l’un des systèmes fiscaux les plus inégalitaires. Ni davantage les nouvelles violences sociales qu’impliquera vraisemblablement l’entrée de la Russie à l’OMC – une perspective contestée par les nationalistes antimondialistes mais aucunement par les «oppositions démocratiques» de droite ou de gauche. Tant en Russie qu’en Ukraine ou en Géorgie, on n’imagine pas les fondations US et «leurs» ONG se mobiliser contre les inégalités sociales ou les réformes ultralibérales. C’est bien Washington qui fixe l’agenda des contestations: les thèmes en sont «des élections libres» et «la lutte contre la corruption» , de «véritables économies de marché» et la «société ouverte» .

Les opposants russes s’efforceront donc de mobiliser l’opinion pour dénoncer comme «frauduleuses» – ce qu’elles seront peut-être – les prochaines élections législatives de décembre 2007 et présidentielles de mars 2008. Elles dénonceront le pouvoir personnel de Vladimir Poutine et les ingérences de l’état dans l’économie. Même s’ils ont peu de succès dans la population, ce qui est le cas pour l’instant, gageons qu’ils auront le soutien de la «communauté internationale».

  1. Igor Kliamkin et T. Kutkovetz, cf Archipel No 147, mars 2007, «Anatomie d’un mouvement libéral»

  2. Voir article ci-dessous

Des fondations USactives en Russie

Outre les aides officielles américaines aux partis d’opposition, diverses fondations officielles, liées à la CIA et-ou privées financent «la démocratie» en ex-URSS, y compris en Russie, où des centaines d’ONG et des médias bénéficient de cette aide.

On a le plus fréquemment cité: USAID, National Endowment for Democracy, les Instituts des partis républicain et démocrate, les fondation Soros, Rockfeller, Ford, Carnegie. Les informations à ce sujet peuvent être trouvées sur les sites officiels américains et desdites fondations.

Carnegie Endowment for International Peace

Le CEIP a ouvert un Centre Carnegie à Moscou en 1993, très lié à Egor Gaïdar et plus tard à Mikhaïl Khodorkovski (Youkos). Ce centre produit une expertise politique fréquemment citée dans la presse internationale pour ses analyses de la situation en Russie. Ces «experts», et ceux des intituts libéraux russes présentés comme «indépendants», constituent, avec la presse libérale oppositionnelle de Moscou (Kommersant, Vedomosti, Vlast, Moscow Times, etc…), la principale sinon l’unique source des citations et traductions des médias russes en Occident. En matière d’influence, soulignons également celle de Radio Svoboda (Liberty), financée par le Congrès des Etats-Unis, il est vrai très bien concurrencée – sur le plan de la diffusion des valeurs du Marché et des idées de la Démocratie- par radio «Ekho Moskvy».

National Endowment for Democracy

Véritable centre de coordination de la «révolution démocratique mondiale», la NED, fondée sous Reagan en 1984, est intervenue activement dans les révolutions colorées en Géorgie et en Ukraine, de concert avec les fondations Soros et des instituts républicain et démocrate des USA. NED finança aussi le syndicat Solidarnosc en Pologne. Dans les années 1990, le NED a investi de l’argent, au moins 9 millions de dollars en Europe orientale, afin de soutenir le développement de l’économie libérale et le programme de «thérapie de choc». NED a été impliqué dans les campagnes de référendum contre la présidence d’Hugo Chávez au Venezuela et également lors du renversement de Jean-Bertrand Aristide à Haïti en 2004. Reporters sans frontières est également financé par le NED.

NED signale ses financements récents en Russie aux ONG: Agency for Social Information, Centre Sakharov, Centre pour l’éducation civique et les Droits de l’Homme, Center for International Private Enterprise (incluant INDEM de Georgii Satarov), Center for the Development of Democracy and Human Rights, Center for Trade Union Education, Chechen Committee for National Salvation, association «Memorial», Fondation de la presse indépendante, International Republican Institute, LAM Center for Complex Research and Popularization of Chechen Culture, Moscow Helsinki Group (MHG) Mothers of Chechnya for Peace Association, National Democratic Institute for International Affairs, «Perm-36», Memorial Museum of the History of Political Repression and Totalitarianism, Russian Association of Civic Education, Union of Committees of Soldiers’ Mothers, Za Prava Cheloveka (ZPC), le Mouvement pour les Droits de l’Homme de Lev Ponomarev.

NED finance aussi l’opposition radicale regroupée au sein d’ «Une autre Russie» (Kasparov, Kassianov, Limonov). Paradoxe que de voir les «nationaux-bolchéviques», réputés extrémistes, «rouges-bruns», voire «fascistes» (dans notre presse et au Kremlin) bénéficier des subsides des «impérialistes» d’outre-Atlantique!

Freedom House

Financée par NED depuis les années 80, Freedom House a soutenu les actions anti-révolutionnaires au Nicaragua, au Salvador, au Venezuela. On a vu parmi ses dirigeants Jane Kirpatrick, Zbigniew Brzezinski (Trilatérale, soutien aux rebelles afghans, théoricien du refoulement de la Russie), Donald Rumsfeld, Samuel Huttington, Paul Wolffowitz et autres néoconservateurs influents dans l’administration Bush.

Freedom House est implanté en Russie via Youth Human Rights Movement, lui-même en liens avec des dizaines de groupements humanitaires, antifascistes et antiracistes.

Dans le rapport 2006 de Freedom House, qui fait autorité dans les médias internationaux, la Russie se trouve (pour les libertés politiques) au même niveau que l’Angola, le Gabon et le Pakistan. Selon Freedom House, le niveau des libertés civiles en Russie est le même qu’à Cuba, en Libye et en Corée du Nord. «Le régime autoritaire de la Russie peut servir d’exemple pour d’autres Etats de l’espace postsoviétique» , ont résumé les auteurs du rapport. Ce point de vue est partagé par Andreï Illarionov, ex-conseiller du président Vladimir Poutine, aujourd’hui principal chercheur au Cato Institute de Washington. Selon lui, «la zone ex-URSS» est qualifiée de région du monde la moins libre du point de vue politique. L’expert estime que «la Russie exporte l’absence de liberté dans le monde entier, ce qui se manifeste dans le développement des rapports bilatéraux avec des régimes autoritaires et dictatoriaux. Il s’agit d’une tentative de créer une nouvelle Internationale des régimes autoritaires et des dictatures». (Pour rappel, M.Illarionov était un partisan enthousiaste de l’expérience chilienne sous Pinochet, dont il invita à Moscou l’ancien ministre José Pineira, pour tenter de convertir Poutine. Comme quoi les notions de «dictature» et de «démocratie» sont à géométrie variable).

J-M.C